Essai tracteur Essai Massey Ferguson 5S.125 : visibilité imprenable sur le godet
Dévoilés en fin d’année 2020, les tracteurs Massey Ferguson de la série MF 5S se caractérisent par leur capot moteur plongeant. Durant quelques jours, sur la ferme du lycée agricole de Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne), la rédaction de Matériel Agricole a mis à l’épreuve le modèle 5S.125, en finition Efficient, équipé d’une transmission semi-powershift Dyna-6 Super Eco et d’un chargeur frontal Quicke.
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Le tracteur Massey Ferguson 5S se démarque de la concurrence par son capot plongeant. Sous celui-ci se place un bloc-moteur Agco Power à quatre cylindres, de 4,4 L de cylindrée. Le constructeur a su conserver le design de ce capot tout en répondant à la norme antipollution Stage V grâce aux éléments de dépollution placés à droite de la cabine. Il annonce ainsi un premier point de visibilité en cabine situé à 4 m au sol, devant le pont avant. J’ai voulu vérifier ces dires en mettant à l’épreuve le MF 5S.125, de 125 ch de puissance maximale, au curage d’une stabulation lors d’un essai organisé au cœur de la ferme en polyculture-élevage du lycée agricole de La Faye, à Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne).
Un joystick par atelier
Au pré, les vaches de la ferme se montrant impatientes de rentrer dans leur bâtiment, je m’empresse de m'installer dans la cabine du tracteur à l'aide des trois larges marches m’évitant de monter sur la pointe des pieds. J’allume le moteur, qui claque légèrement au démarrage, et me dirige pour curer la stabulation.
Massey Ferguson équipe ses tracteurs 5S, en version chargeur, d’un second joystick de plus petite taille, semblable à un « microjoystick ». Bien pensé, ce dernier offre également un inverseur de sens de marche et le passage des rapports sous charge de la transmission semi-powershift Dyna-6 Super Eco équipant notre tracteur d’essai. Toutefois, le constructeur démultiplie les commandes de cet inverseur et des powershifts sur le levier principal et au volant. Main droite sur le microjoystick et main gauche sur le volant, je pénètre dans la stabulation. Le seuil à l’entrée du bâtiment me fait apprécier la souplesse de la cabine qui encaisse paisiblement les mouvements.
Je remplis un bon godet de fumier. Une fois celui-ci baissé, je vois toujours le haut de l’outil, et ce, en restant assis bien droit sur mon siège. Je me demande même si le moteur n’est pas placé sous la cabine du tracteur. Nul besoin de me pencher sur la gauche ou la droite pour voir ce que je fais. Sans ôter ma main droite de cette manette, j’active la marche arrière par simple pression du bouton dédié à cette fonction.
Je regarde dans les grands rétroviseurs pour ne rien accrocher autour de moi et quitte la stabulation à reculons. Devant effectuer de multiples marches avant et arrière, je règle l'inverseur sur l’agressivité la plus souple dans le tableau de bord SIS (Setup and Information Screen). J’appuie sur le bouton « marche avant » du microjoystick, et le tracteur change de sens de marche sans à-coups. Je lève le chargeur et me place devant la benne pour vider mon chargement.
Le stop actif, débrayant électriquement la transmission lorsque j’appuie sur la pédale de frein, apporte un confort de conduite pour approcher le capot plongeant du MF 5S devant la benne. La hauteur de cette dernière rend la tâche plus ardue, notamment parce qu'elle impose de lever le chargeur au maximum. En revanche, le toit ouvrant vitré me permet de conserver une excellente visibilité sur le godet malgré la présence, entre ce dernier et le pare-brise, d’un longeron transversal.
1 530 tr/min à 40 km/h
Une fois le fumier sorti après de nombreuses manœuvres de curage, il est temps pour moi de savoir ce que le MF 5S.125 a dans le ventre au transport routier. Je décroche son chargeur en tirant simplement les deux broches placées de part et d’autre du matériel. J’approche l’arrière du Massey Ferguson devant la benne Deguillaume affichant un poids total de 15 t avec son chargement de fumier. Hélas, l’attelage du tracteur est trop haut par rapport à l’anneau de la benne, même après avoir levé la béquille hydraulique le plus possible. Heureusement, le tracteur mis à disposition pour notre essai reçoit le pont avant suspendu réglable en hauteur jusqu’à une amplitude de 100 mm. J’entre donc dans l’interface SIS afin de le relever au maximum, ce qui abaisse l’arrière du tracteur. Me voilà enfin en mesure d’atteler la benne.
J'effectue ensuite trois tours chronométrés sur un parcours de 11 km puis relève la consommation du tracteur à chaque trajet. Pour le premier, j’appuie sur le bouton « Auto », présent sur l’accoudoir, qui active le passage automatique des gammes et powershifts. La boîte de vitesses adapte dès lors le rapport à la charge soumise au tracteur. Avec le module Super Eco de la Dyna-6, je réussis à maintenir une allure à 40 km/h avec un régime moteur de 1 530 tr/min, que ce soit sur du plat ou en faible pente. Le MF 5S.125 consomme dès lors moins de GNR, affichant ainsi des valeurs plus faibles que la moyenne de celles de ses concurrents de même catégorie. Pour le deuxième tour, je conserve le même mode de conduite que le précédent, mais j'enregistre dans l’ordinateur de bord SIS le régime auquel le tracteur assure les passages de vitesses.
Je sélectionne 1 700 tr/min, régime atteint au recroisement du minimum de la plage de puissance constante et du maximum de celle du couple constant. Sur le trajet routier, le calculateur rétrograde alors automatiquement au couple maximal, soit 1 400 tr/min, et passe les vitesses, sur le plat, au régime enregistré. Lors du dernier parcours, je désactive la gestion automatique des passages de rapport et passe moi-même les vitesses en poussant le levier principal. Depuis l’interface SIS, je règle d'abord l’agressivité des passages de vitesses au plus faible, puis j’opte, à mi-parcours, pour une agressivité forte. Je ressens une réelle différence dans le confort de conduite, les à-coups entre chaque rapport sous charge étant nettement plus forts sur la seconde partie du trajet. Après deux jours au volant du MF 5S.125 sur différents ateliers, je suis bluffé par la visibilité que procure le capot moteur plongeant, ainsi que par la cabine bombée et volumineuse, identique aux MF 7S. Le MF 5S, tracteur polyvalent, a toute sa place sur une exploitation d’élevage.
On a aimé
- Le microjoystick du chargeur contrôlant également l’inverseur et le passage des rapports sous charge.
- Le capot moteur plongeant offrant une bonne visibilité sur le godet lorsqu’il est posé au sol.
- L'accès en cabine sécurisé.
On a moins aimé
- Les rétroviseurs imposants soumis aux chocs.
- L’absence d’une transmission à variation continue dans la gamme MF 5S.
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